mardi 6 mars 2007

Le Mythe de Miranisse, d’après l’œuvre de Pinclor (2)

Capable de nommer les choses, les six chiens choisirent leurs noms : Mira, Rani, Nisse, Essi, Inar et Arim. Tous redevables envers leur proie, ils comprirent les dernières paroles de Miranisse. À tel point qu’ils désirèrent le venger. Ils battirent la campagne à la recherche d’informations. Ils apprirent le nom des voisins de Miranisse et ils voulurent en savoir plus, alors ils errèrent pendant plus de trois mois en quête du moindre témoignage. Plus le temps passait, plus ils eurent la conviction puis des preuves que même si tous les habitants d’Athènes n’étaient pas responsables, tous approuvaient le terrible sort infligé à Miranisse. Alors lorsqu’ils entendirent parler de Palvigar, ils retrouvèrent ses cendres sur lesquelles ils bavèrent de rage afin de reformer son corps. Lorsqu’il apprit le sort de Nomnisse, Palvigar n’eut plus l’intention de se venger. Il pactisa avec les six chiens errants pour les remercier de lui avoir redonné à la fois la vie et le goût à la vie. Donc, après avoir ameuté le plus de chiens possible, Mira, Rani, Nisse, Essi, Inar, et Arim se lancèrent, en tête, en direction d’Athènes. Un soir d’orage, sous les éclairs de Palvigar, beaucoup d’hommes, de femmes et d’enfants moururent sans comprendre ce qui leur arrivait. Les chiens domestiques sautèrent sur leurs maîtres. Il fallut aux Athéniens le retour du soleil pour enfin parvenir à tuer ou chasser hors de la cité les derniers chiens sanguinaires, et voir les centaines de corps sans vie de leurs concitoyens. De son côté, Mira avait réuni les corps de Rani, Nisse, Essi, Inar, et d’Arim au centre de l’agora. Il les avait placé avec précision puis il s’était laissé tomber à l’endroit exact pour qu’à eux six ils formèrent l’apparence de Miranisse. C’est ainsi qu’il reprit vie, plus grand, il atteignit les six pieds, et plus âgé, il semblait avoir quarante ans, mais les survivants le reconnurent, même ceux qui en avaient juste entendu parler. Personne n’osait bouger lorsqu’il se releva. Chacun était comme figé sur place. Il délaissa cette cité meurtrie et ses habitants injustes. C’est ainsi que commença la difficile quête de Miranisse à la recherche de Nomnisse, son père.


Auteur : Desman


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