dimanche 18 mars 2007

La famille Dourille (version 1.2)

Bruno Dourille né en 1235, Haut Classeur de la Guilde des Copistes Lumineux, s’est marié avec Isabelle Plissandre. Ils ont eu cinq fils dont Benoît et Bernard.

Benoît Dourille né en 1260, s’est marié avec Hélène Vilbine. Ils ont eu un quatre fils dont Manassier en mars 1288.

Bernard Dourille né en 1262, s’est marié avec Héloïse Vilbine, sœur d’Hélène. Ils ont eu deux fils et trois filles, dont Éléonore en mai 1288.


Manassier Dourille et Éléonore Dourille ne se sont pas mariés mais ont eu en 1307 une belle enfant malformée prénommée Anaïs. Elle avait une toute petite queue de cinq centimètres comme celle d’un singe. Ses parents l’aimèrent malgré les diatribes des habitants de Lectoris lors de la découverte de ce phénomène. Certains refusèrent que Manassier et Éléonore restent membres de la guilde. Le 28 octobre 1311 après bien des débats et des controverses le Haut Maître Flucandre qui les avait défendus décida, craignant une division profonde au sein de la communauté, de ne pas exclure Manassier et Éléonore mais de chasser Anaïs de Lectoris. À son grand regret ce fut la seule solution qu’il trouva. Manassier et Éléonore emmenèrent Anaïs en des contrées éloignées et cachèrent l’appendice objet de leur malheur à eux trois. En tant que parents ils auraient bien coupé cette queue inutile mais ils avaient peur d’une hémorragie mortelle.

En novembre 1311, suite à ce départ, le Haut Maître Flucandre démissionna et ce furent les frères Dourille (Benoît et Bernard) qui le remplacèrent au sein d’une collégialité efficace mais sous l'influence grandissante de l'Église. Ils lancèrent aussitôt des recherches secrètes pour retrouver leurs enfants rejetés. Au bout de cinq années ils abandonnèrent ces recherches et se concentrèrent à nouveau sur le développement de Lectoris et de la Guilde. Pendant ce temps Anaïs Dourille grandissait dans le petit village de Rothenburg (maintenant ville de Rothenburg ob der Tauber) en Bavière.

Benoît et Bernard Dourille durent démissionner de leur fonction de Haut Maître en 1322 sous la pression de la famille Burlin qui sut convaincre les membres de la Guilde des Copistes Lumineux qu'un renouvellement était nécessaire afin de prouver à l'Église que Lectoris n'allait pas céder au pouvoir religieux, par principe. Pierre Burlin devint Haut Classeur et Martin Burlin son cousin et néanmoins ennemi le Haut Maître.


Lorsqu’Anaïs fut en âge de raison, tant elle posait de questions, ses parents lui expliquèrent leur départ de Lectoris. Elle se promit de les venger ! Elle fit tout pour éviter que quelqu’un apprenne sa malformation, ce qui ne fut pas facile à cause des garçons qui lui tournaient autour. Avec son caractère et sa haine pour tout bagage, Anaïs quitta à 17 ans le village de Rothenburg pour rejoindre Lectoris, laissant une lettre à ses parents qui se mirent en chemin pour la rattraper et l’empêcher d’atteindre son but. Anaïs était si discrète qu’ils perdirent sa piste dès la première semaine. Ils accélérèrent le pas pour arriver rapidement. C’est ainsi qu’ils la devancèrent et furent accueillis à Lectoris par des sourires crispés. Tous voulaient savoir ce qu’il était advenu à leur fille munie de son appendice caudal.


Anaïs Dourille, pendant que ses parents tentaient une fois de plus d’argumenter en sa faveur, trouvait des difficultés à rejoindre Lectoris à cause de sa beauté et de sa féminité. Elle décida donc de s’habiller en homme et de changer sa voix ainsi que ses manières. Fin août 1325, à mesure qu’elle avançait vers Lectoris, elle apprenait de mieux en mieux que la cité avait été touchée par le feu de Saint-Antoine, qu’il ne fallait pas y aller, que la ville de Lectoris était maudite. Lorsqu’elle arriva, elle força les doubles barrières qui ceinturaient la cité. Celles installées par les habitants des alentours qui voulaient interdire aux Lectoriens de sortir et de propager la maladie, et celles intérieures pour faire obstacle à ceux qui auraient voulu entrer et retrouver une femme, un ami ou un frère. Anaïs retrouva sa mère morte et son père agonisant. Il lui fit promettre de quitter la ville sans attendre afin de revenir dès que la maladie aurait quitté ce lieu. Il fallait qu’Anaïs vive pour réorganiser la Guilde des Copistes Lumineux et repeupler Lectoris. La population de Lectoris fut décimée entièrement, y compris les cousins Burlin.


Anaïs Dourille se fit dorénanvant appeler Anaïs Dourille Lectoris mais tous la nommèrent Anaïs Lectoris. Elle passa les vingt années suivantes à faire des enfants (dont aucun ne reçut en héritage sa malformation) et à correspondre avec les différents membres de la Guilde afin de les motiver à poursuivre leur tâche. C’est elle qui contacta Strogald dans la ville libre d’Augsbourg près de Munich. Anaïs força Strogald à se décerner lui-même le titre de Haut Maître en décembre 1326. En réalité c’est elle qui dirigea la Guilde. Elle plaça ses enfants devenus adultes dans les plus hautes fonctions de celle-ci. Sa régence choqua plus d’un membre de la Guilde mais elle avait su devenir indispensable et à moins de créer un ‘‘schisme culturel et hors de toute religion’’ personne n’aurait pu agir sans son consentement.


Les noms des enfants d'Anaïs Lectoris (onze garçons et une seule fille) furent Paulin (dit Geoffroy) de Fenzac, Baudouin Lanturnier, Lazare Rossav, Nestor Padidolie, Aubin Rozac, et puis de son dernier amant nommé Astermille : Irénée, Marcellin, Pacôme, Constantin, Médard, Ulrich (en souvenir d'un de ses camarades allemands) et Rosalie.


Après Strogald (mort en 1382) qu'Anaïs Lectoris obligea à démissionner en 1355, tous les Hauts Maîtres qui se succédèrent jusqu’à Hubert Astermille furent ses descendants. Elle mourut en 1424 à presque 120 ans. C'est son fils Paulin de Fenzac dit Geoffroy de Fenzac qui devint Haut Maître sous sa bénédiction en 1355. Il mourut dès 1357 d'une indigestion. Anaïs le remplaça par un autre de ses fils, Baudoin Lanturnier qui se noya en 1366. Elle le remplaça par l'un de ses petits-fils, Mathurin Rossav qui ne voulait pas de la place, par peur d'un châtiment. Il se cacha de son mieux et laissa Anaïs Lectoris diriger ouvertement la Guilde. Il tenta de se suicider en 1406, ce qui exaspéra Anaïs qui le remplaça par Richard Pididolie, l'un de ses arrières-petits-fils. Il garda le titre 4 ans avant de mourir empoisonné en 1410. Anaïs Lectoris lui choisit pour successeur un autre de ses arrières-petits-fils, Gilbert Rozac qui fut poignardé par un fou en 1423. Cette année-là, ce fut l'un des arrières-arrières-petit-fils d'Anaïs Lectoris, Enguerrand Prospirac, qui fut contraint de prendre le titre de Haut Maître. Il fut empoisonné un an plus tard. Seul Hubert Astermille accepta de suivre les dernières directives d'Anaïs Lectoris qui mourut de vieillesse quelques jours plus tard. Hubert Astermille désespéré de voir la Guilde se démanteler un peu plus chaque année. Dès qu'il fit connaissance de Paulinius Péliguon il sut qu'il serait le prochain Haut Maître, le seul compétant et assez passionné pour revitaliser les branches mortes de la Guilde. Il céda en 1476 la place à Péliguon qui devint ainsi le plus jeune Haut Maître de l'histoire de la Guilde des Copistes Lumineux. Ce dernier occupa cette fonction jusqu'à sa mort en 1501. Malheureusement, la Guilde ne lui survécut pas.


auteur : Desman

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