samedi 24 mars 2007

Dialogue vrillé (version 1.3)

- Je trouve étonnant que tu n'aies rien à m'écrire du moment que je ne t'écris pas.

- Tu ne réponds jamais (rarement) à ce que je t'écris. Je préfère ne pas troubler tes silences, qui confortent les miens.

- Il est vrai que je ne réponds jamais (rarement) à ce que tu m'écris parce qu'il s'agit toujours (souvent) de très succincts commentaires de mes messages précédents, et pas (peu) de propos de première main. J'ai souvent l'impression d'être un petit cours d'eau inutile où tu ne rebondis (souvent majestueusement) que par un petit ricochet où tu te dilues en deux mots tout en me laissant croire à une vitalité que je n’ai pas.

- C'est pourquoi quand je t'écris (souvent), je ne cherche pas les mots qui pourraient te faire penser que je dis autre chose (ou le contraire) de ce qui, en fait, n'existe pas.

- Mes silences parlent plus que tes mots.

- Mes propos (souvent) mouchetés armés d’un silencieux n’ont rien à voir avec nous. Il s’agit juste d’une petite conversation fidèle à l’emprise du vide spirituel et du trop-plein virtuel.

- L’univers fuit !

- L'univers nous fuit !

- Je fuis l'univers !

- Et si l'univers nous suivait ? Comment lui échapper ? Par quelle porte sortir de l'univers ? Et pourquoi échapper à ce qui fait qu'on est ?

- Je fuis ce que je suis ! Je cours vers ce que je devrais être !

- Le réel t'a tendu des pièges à loup, prends garde de ne pas y tomber !

- Seuls les trous noirs accaparent ma peur.

- Et pourtant tu t'essouffles à mi-vie.

- Il me faut regagner la rive et ...

- ...Tu as perdu d'avance.

- Personne en moi pour me faire une auto-avance. Je suis seul en moi-même.

- Comme je suis seul avec toi-même.

- Dans mes meilleurs moments, la certitude de l'inimportance de tout s'accompagne d'une joie qui n'est pas de ce monde.

- Je t’envie ! Mais comment une joie qui n’est pas de ce monde peut-elle t’accompagner ?

- Je passe dans les interstices du réel pour y accéder, mais les vannes ne sont pas toujours ouvertes.

- Et quand elles sont fermées ?

- Je m'enroule sur moi-même comme un pangolin.

- Mais pourquoi ne pas utiliser ton parapluie ?




auteurs : Desman, Fuligineuse

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