mercredi 7 mars 2007

Ce qu'il reste des lettres effilochées (3)

Une plume doit voler même sous un soleil de palombe en dé-lire qui dé-livre des mots dégrossis. Lorsque j’avale le moindre écrivain sucré dans les rues dessertées, je pense aux meilleurs d’entre eux qui attendent avec désir qu’on en fasse qu’une bouchée. Leurs ouvrages nous font de grands signes et usent de subterfuges pour se placer devant ceux qui manquent de souffle. Ils ôtent leur couverture et se mettent à nu en texte intégral. Ils exposent avec ostentation des courbes encrées et se jettent devant nos yeux afin qu’on les lise, ou au moins qu’on les prenne. Leur plaisir est immédiat s’ils sentent en nous une accélération de notre rythme cardiaque et ils tiennent absolument à tenir la longueur jusqu’au dernier mot de la dernière page. Alors ils tombent dans un état second avant de, vite, rechercher notre regard déjà trop lointain. Leur désir d’être lus les entraîne vers de nouveaux lecteurs potentiels, naïfs ou volontaires


Auteur : Desman


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